AIRE D’ACCUEIL DES GENS DU VOYAGES DE MONTLHERY

 

 

L’ASCAVIE a été alertée par plusieurs habitants de Guiperreux à la suite de

   la décision prise le 4 novembre 2003 par le Conseil Municipal de Montlhéry de procéder à la création d’une aire d’accueil des gens du voyage pour 11 caravanes à l’extrémité sud-est de sa commune, en bordure des habitations du hameau de Guiperreux, et d’acquérir à cet effet par voie d’expropriation 2 555 m² de terrain ;

   la décision concomitante du transfert sur le terrain mitoyen d’autres caravanes aujourd’hui installées route de Marcoussis ;

   la volonté d’acquisition par la municipalité de Montlhéry d’une grande partie de la zone de 20 000 m² indiquée au P.O.S. pour l’accueil des Gens du Voyage en bordure des habitations de Guiperreux et de Linas (zone NAUL n°24, lieudit « La Basse Renardière ») ;

   l’installation récente d’une communauté de Gens du Voyage, implantée sur un terrain de cette zone n°24 chemin des Moulins.

 

Ces décisions de la ville de Montlhéry sont particulièrement inquiétantes. En effet, sans remettre en cause la nécessité d’intégrer les populations concernées, on peut remarquer que :

   la zone de regroupement des gens du voyage est située directement sous les fenêtres des habitants de Guiperreux alors que, pour la Ville de Montlhéry, cet espace est reculé et destiné à être isolé à terme du reste de son territoire par l’autoroute C6.

   le regroupement qui semble s’organiser dans cet espace irait à l’inverse de la volonté d’insertion des gens du voyage, viendrait ajouter aux communautés nomades qui résident déjà dans la zone de non aedificandi du projet C6, et créerait un ghetto dont l’espace occupé représenterait le tiers de la surface de l’habitat du hameau de Guiperreux, ce qui deviendrait intolérable pour les résidents de Linas et Longpont-sur-Orge.

   ce ghetto composé de communautés de nomades très différentes concentrées et reléguées en bout de commune de Montlhéry déséquilibrerait gravement la vie sociale du quartier.

 

 


 

Depuis l’annonce de ces décisions, l’ASCAVIE a rencontré sur ce sujet le Maire de Longpont-sur-Orge et/ou ses adjoints concernés (les 19 novembre et 20 décembre), le Maire de Montlhéry et son premier adjoint (le 6 décembre) et le Conseiller Général du canton et maire de Linas ( le 22 décembre).

Il ressort de ces entretiens ce qui suit :

 -   Le Maire de Montlhéry affirme mener une politique d’acquisition foncière dans le but de préserver les espaces naturels et montré un plan d’aménagement de l’ensemble des 20 000 m² de la zone concernée, avec en particulier l’implantation d’une zone boisée de 8 000 m² sur une profondeur de 40 mètres. L’ASCAVIE a demandé que la municipalité de Montlhéry puisse faire une information publique sur sa politique et son projet d’aménagement, prendre des engagements concrets à cet effet, et poursuivre la recherche d’un autre site pour l’installation de l’aire d’accueil. Le Maire de Montlhéry a répondu qu’il souhaitait d’abord rencontrer le Maire de Longpont-sur-Orge.

 -    Le Maire de Longpont-sur-Orge indique qu’il n’était pas personnellement au courant de l’inscription de l’aire d’accueil au P.O.S de Montlhéry et que son développement à cet endroit n’est pas souhaitable pour la commune.

 -    Le Conseiller Général et Maire de Linas indique quant à lui qu’il n’a jamais été informé de ce projet récent par la commune de Montlhéry, ni avant ni après les délibérations du 4 novembre 2003, et que le Conseil Municipal de Linas a pris en 1994 une délibération s’opposant à l’inscription au POS de la Ville de Montlhéry de l’aire d’accueil à cet endroit.

 

Sur le fond, M. le Conseiller Général nous a précisé qu’un schéma départemental d’aires d’accueil a été arrêté par le Préfet fin 2002. Ce schéma prévoit l’implantation d’une aire d’accueil par commune de plus de 5000 habitants. Il prévoit en l'occurrence 11 places pour Montlhéry, Linas et Longpont-sur-Orge. La commune de Linas a introduit un recours au tribunal administratif contre le schéma préfectoral, estimant que ce plan conduirait à une situation ingérable. Ce recours n’a pas encore été jugé.

Il estime que le choix adopté par la Ville de Montlhéry est contestable pour de multiples raisons de forme et de fond, l’une d’entre elles étant la taille de la surface de 15 000 m² disponible autour de la parcelle destinée aux 11 places prévues. 

En tout état de cause, le Conseiller Général de notre canton estime que la solution retenue par le Préfet, consistant en de multiples aires d’accueil pour 11 caravanes, n’est pas gérable par les communes. En effet, pour qu’une aire d’accueil fonctionne de manière durable, elle doit selon lui disposer d’un gardien permanent ce qui n’est pas économiquement justifiable en dessous d’une masse critique que l’on peut estimer à une soixantaine de caravanes. Il faut donc traiter le besoin d’aires d’accueil en regroupant les communes, que ce soit dans le cadre d’une intercommunalité ou d’un syndicat intercommunal existant (ex. le SIRM). Quant à la date limite de mars 2005 pour l’obtention de crédits de l’État, avancée par la Ville de Montlhéry pour justifier sa hâte, il estime qu’elle pourrait être reportée compte tenu du faible avancement des implantations d’aires d’accueil. De toutes façons, les aides financières de toutes natures ne manquent pas quant il s’agit d’un projet de ce type. 

En conclusion, notre Conseiller Général nous a indiqué qu’il avait commencé à rencontrer les différents maires du canton et qu’il verrait en particulier prochainement ceux de Montlhéry et Longpont-sur-Orge. Ces rencontres seront pour lui l’occasion de traiter de ce problème en vue de faire émerger une solution commune et cohérente avec ses idées.

 

Nous avons de nouveau rencontré notre Maire le 3 mars en présence de Monsieur Pornin, Maire de Montlhéry. Lors de cette entrevue notre Maire nous à indiqué son intention d'installer également l'aire d'accueil de Longpont-sur-Orge dans cette même zone. Cette implantation s'ajoutera donc à celles existantes ou prévues par la ville de Montlhéry telles qu'elles sont expliquées ci-dessus. Les deux maires ont toutefois affirmé leur volonté d'aménager cet espace de manière adaptée pour sauvegarder l'aspect paysager et la tranquillité du site.

 

Lors de la réunion publique du 5 mars 2004 organisée par l'ASCAVIE, l'assemblée a manifestée son opposition au projet. A l'unanimité elle a mandaté l'ASCAVIE pour être son interprète et solliciter auprès du Maire l'inscription à l'ordre du jour du prochain conseil municipal d'un débat sur ce sujet. Nombre des participants à cette réunion ont manifesté leur intention de venir en tout état de cause assister à cette prochaine réunion du Conseil Municipal.

 

A la suite de cette réunion nous avons demandé au Maire de Longpont-sur-Orge, à la fois par courrier et oralement, l'inscription de ce sujet à l'ordre du jour du Conseil Municipal. Après nous avoir fait part de son accord pour cette inscription, pour avril puis pour mai, le Conseil n'a pas été saisi. En revanche a été organisée le 7 avril une réunion publique en présence de M. le Sous-Préfet de Palaiseau au cours de laquelle M. le Maire a proposé la création d'une commission extra-municipale chargée d'examiner le choix de l'emplacement de l'aire d'accueil de Montlhéry et de Longpont et regroupant des élus, des représentants des gens du voyage et des habitants de Longpont, Montlhéry et, s’ils le souhaitent, Linas.

 

 

La première réunion de la commission  s’est tenue le 25 mai sous la présidence de M. Scherchen, Maire de Longpont-sur-Orge, qui était accompagné de M. Pornin, Maire de Montlhéry.

 

Ce dernier a apporté les informations suivantes sur le projet d’aménagement de l’aire d’accueil de Montlhéry :

·      l’emplacement des 11 places de caravanes serait situé à l’extrême sud de la zone préemptée de 15 000 m². Il confirme que l’accès aurait lieu directement par le chemin des Moulins ;

·      il a demandé à la société Kaufman et Broad, propriétaire d’une parcelle de cette zone située face aux pavillons de Guiperreux sur laquelle elle a transféré un groupe de Gens du Voyage, de « trouver une solution ailleurs ».

Il a également confirmé sa volonté d’aménagement paysager de l’ensemble de la zone et d’assainissement au profit des pavillons.

 

Les deux Maires ont par ailleurs fait part d’études concernant les implantations  existantes des sédentaires en vue d’une réunion prévue courant juin avec le Préfet de l’Essonne au cours de laquelle sera abordé l’opportunité de réaliser 11 places d’accueil pour Longpont-sur-Orge ainsi que le problème des écoles.  

 

Au cours de cette réunion, l’ASCAVIE a réitéré son opposition à toute implantation d’aire d’accueil à proximité de zones pavillonnaires et a demandé que la meilleure implantation des places d’accueil qu’il sera inévitable d’installer pour Montlhéry et Longpont soit recherchée dans la totalité du périmètre Montlhéry + Longpont , sans tenir compte de la limite entre ces deux communes.

 

En fin de réunion, M. Scherchen a indiqué que tous les quartiers de Longpont-sur-Orge étaient représentés ; il a demandé aux participants de proposer en conséquence des sites d’accueil possibles sur la commune. Les participants se sont déclarés surpris par cette demande et ont précisé qu’ils n’avaient en tout état de cause aucune connaissance du statut des différents terrains de la commune, contrairement aux services de la Mairie dont c’était le travail.

M. le Maire a donc conclu la réunion en indiquant qu’il étudierait des emplacements possibles avec les services municipaux et qu’il réunirait de nouveau la commission avant fin juin.

 

Début septembre, la commission n’a toujours pas été convoquée pour cette deuxième réunion.

 

Lors de son Assemblée Générale du 17 juin 2004, l’ASCAVIE a adopté une résolution qui guidera son attitude pour la suite.

 

 

En conclusion, il s’agit d’un dossier important et délicat qui doit être suivi de près et qui est urgent dans la mesure où les Maires ont l'intention de déposer leurs dossiers officiel d'ici fin décembre 2004 pour pouvoir bénéficier des subventions de l'État. L'ASCAVIE est donc étonnée du retard pris pour la deuxième réunion de la commission et sollicitera le Maire à ce sujet début septembre.

 

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